ONEM: à nouveau un rapport positif

Le rapport annuel 2016 de l'ONEM renferme, comme de coutume, une mine d'informations. En guise de fil rouge dans les chiffres, l'on notera – comme dans le rapport 2015 – la baisse sensible des dépenses en allocations, en ce qui concerne tant le chômage complet que le chômage temporaire. En 2016, les dépenses de l'ONEM ont à nouveau diminué de 445 millions EUR. En trois ans, les dépenses de l'ONEM ont baissé de plus de 1,5 milliard EUR, soit plus de 15% du budget de l'Office. Le nombre de chômeurs indemnisés a diminué de 6,7%.


Gianni Duvillier, COMPETENCE CENTRE LABOUR & SOCIAL SECURITY
17 March 2017

Cette évolution s'explique par trois facteurs : 1) la croissance économique et les créations d'emploi qui l'accompagnent, 2) l'effet démographique (augmentation moins prononcée de la population active) et 3) plusieurs mesures spécifiques adoptées par le gouvernement, comme la réforme drastique des allocations d'insertion (anciennement, allocations d'attente). Une même détermination n'est-elle pas nécessaire pour le chômage général, où le contrôle régional de la recherche d'emploi semble rester à la traîne ? Et ce, bien entendu, en continuant parallèlement à miser sur la création d'emploi par le biais d'une stimulation de la compétitivité et de la demande de travail.

Le nombre de jours de chômage temporaire indemnisés continue lui aussi à diminuer et s’établit à son niveau le plus bas depuis 1946 ! C'est principalement le chômage économique qui baisse, avec 11,4% de jours à indemniser en moins. Dans ce régime, plusieurs actions ont été prises au cours des dernières années pour limiter les dépenses. Rappelons que ce régime constitue une importante mesure de flexibilité pour les employeurs et prévient de surcroît les licenciements et le chômage complet, dont le coût sociétal est nettement supérieur… Mettre les indispensables instruments de flexibilité à la disposition des employeurs pour permettre une organisation moderne du travail pourrait continuer à réduire leur utilisation. Comme convenu dans le récent AIP, les partenaires sociaux examinent en ce moment les mesures et adaptations de la législation sur le travail qui pourraient rendre possible une organisation plus souple du travail pour l’employeur.

Globalement, les allocations relatives aux systèmes de congé diminuent également, même de 10% dans le cas du crédit-temps. En revanche, l'interruption de carrière – à savoir le régime applicable au secteur public – augmente. Mais cette tendance ne concerne que la Flandre où l'on enregistre une hausse de près de 10% suite au durcissement des règles annoncé.

Lors du rapport annuel 2015, la FEB avait attiré l'attention sur le fait que les Régions, sous l'effet de la sixième réforme de l'État, allaient désormais non seulement accompagner les demandeurs d'emploi et les insérer sur le marché de l'emploi, mais également contrôler leur comportement de recherche d'emploi. Elle avait aussi pointé la nécessité d’un monitoring global dans ce cadre. L'objectif du transfert de compétences était d'atteindre une plus grande efficience, sans perte d'efficacité. Les premiers chiffres révèlent toutefois que les sanctions en matière de disponibilité active pour l’ensemble de la Belgique sont passées de 17.138 en 2015 à 8.263 en 2016, année au cours de laquelle la Flandre et la Wallonie ont repris le contrôle à l’ONEM. 2016 est bien sûr une année de transition. Il est donc difficile d'en tirer des conclusions définitives. Il n’en reste pas moins que la chute du nombre de sanctions est remarquable, certainement à un moment où le nombre de postes vacants croît à vue d’œil, dépassant même le cap des 100.000 en 2016. Il s'agit là d'un point d'attention nécessitant des éclaircissements. Cette situation s'explique-t-elle par des problèmes de démarrage suite au transfert de compétences ? Y a-t-il d'autres options politiques n'accordant subitement plus la priorité au suivi du comportement de recherche et à la disponibilité des chômeurs ? Ou faut-il chercher d'autres explications ? Il appartient aux Régions d'utiliser les chiffres pour clarifier la situation et adapter leurs procédures en vue d'une activation suffisante par le biais d'un contrôle adéquat, en sus d'un bon accompagnement.

 

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