Rencontre entre le Groupe des Dix et le Premier ministre De Croo et les vice-Premiers ministres
Afin de redynamiser le dialogue social sur le pouvoir d’achat des citoyens et la compétitivité des entreprises, le Groupe des Dix a été convoqué par le Premier ministre De Croo et les vice-Premiers ministres le 27 septembre dernier.
Il est bien connu que le monde des entreprises souffre des prix élevés de l’énergie et des coûts salariaux élevés dus au système d’indexation automatique des salaires. Tous les paramètres économiques sont au rouge foncé (avec des prévisions d’indice pour la période 2023-2024 de 12,6% et un handicap concurrentiel croissant de 16% par rapport aux pays voisins, ce qui ramène notre pays au niveau l’année 2013 au cours de laquelle des dizaines de milliers d’emplois ont été perdus). La crise énergétique laisse donc des plaies profondes et touche bien d’autres secteurs que la seule industrie à forte intensité énergétique. Les nombreux fournisseurs et entreprises de construction actifs dans le domaine du logement privé subissent également des coups. Le banc patronal uni a fait prendre conscience au gouvernement que la question n’est plus de savoir si la crise entraînera une grande vague de licenciements, mais seulement quand elle se produira. Le 16 septembre, le gouvernement a décidé d’un ensemble de mesures de crise pour les entreprises touchées. En ce qui concerne le régime spécial de chômage temporaire, qui se concentre sur les entreprises à forte intensité énergétique, les employeurs ont signalé quelques autres points d’attention importants. En particulier, le champ d’application restreint et la liste des critères que les entreprises en difficulté doivent remplir rendent le système quasi inapplicable, même pour un grand groupe d’entreprises à forte intensité énergétique. Cela doit vraiment changer ! Il est également préférable d’éviter les formalités administratives.
Le banc patronal demande le lancement d’un cycle complet de négociations entre les partenaires sociaux et le gouvernement portant sur le pouvoir d’achat des travailleurs et des allocataires sociaux, d’une part, et sur la compétitivité des entreprises, d’autre part. En effet, la grave crise actuelle nécessite une réponse à court terme pour maintenir la Belgique sur la carte économique et assurer le maintien des emplois.
Le Premier ministre et les ministres compétents estiment également qu’en cette période de crise, chacun doit prendre ses responsabilités et servir l’intérêt commun. Les partenaires sociaux devront donc se remettre autour de la table pour se mettre d’accord à la fois sur la répartition de l’enveloppe bien-être et sur la marge salariale. Ils auront un mois pour le faire, après que le gouvernement leur aura transmis une proposition de répartition de l’enveloppe bien-être. Entre-temps, le gouvernement demande au Bureau du plan de nouveaux calculs pour déterminer, sur la base des paramètres actuels, l’ampleur de l’enveloppe bien-être, qui pourra être dépensée en totalité. Dans le même temps, le Conseil central de l’économie est invité à faire connaître plus tôt les calculs de la marge salariale afin qu’ils puissent également être soumis aux négociations dans le mois imparti. Le gouvernement estime en effet qu’il ne sert à rien de retarder indéfiniment les choses puisqu’il faut agir maintenant.
La FEB, représentée par Pieter Timmermans et Monica De Jonghe, respectivement administrateur délégué et directeur général de la FEB, espère que le Groupe des Dix sera en mesure de conclure à court terme un accord qui offrira une perspective à toutes les parties prenantes et aidera les entreprises à aller de l’avant en ces temps difficiles. Si cette concertation n’atteint pas son but, le gouvernement devra trancher les nœuds difficiles, mais alors les partenaires sociaux abandonneront à nouveau les deux dossiers cruciaux qui sont au cœur de la concertation salariale bisannuelle.
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