Vers un système de pension plus juste
On le sait, sous la contrainte démographique, nous devrons tous travailler plus longtemps pour assurer la pérennité du régime des pensions légales. L’âge de la retraite sera postposé à 66 ans 2025 et 67 ans en 2030. C’est inéluctable dans un régime en répartition où les actifs (de moins en moins nombreux) paient les pensions de leurs aînés (de plus en plus nombreux et de plus en plus vieux).
Dans l’état actuel de notre réglementation, l’effort n’est cependant pas réparti équitablement : alors que les actifs sont tenus de travailler et de cotiser effectivement plus longtemps, les chômeurs bénéficiaires d’un RCC continuent de bâtir des droits à la pension sur la base de leur dernier salaire, comme s’ils travaillaient et cotisaient durant cette période. Pour eux, le report de l’âge de la pension est donc sans incidence. Ils continueront de cotiser sur la base de leur dernier salaire pendant une ou 2 années supplémentaires. Ceci n’est pas équitable vis-à-vis des actifs et des jeunes générations. En outre, l’assimilation gratuite des périodes de RCC constitue si pas un incitant pour de nombreux travailleurs à sortir de manière anticipée du marché de l’emploi par la porte du RCC, à tout le moins un frein à la recherche d’un nouvel emploi (éventuellement moins bien rémunéré ou à temps partiel).
Le gouvernement propose de corriger cela. Il n’entend pas supprimer l’assimilation gratuite des journées de chômage mais modifier le salaire pris en compte pour le calcul de la pension. Au lieu du salaire gagné durant la dernière année de travail, on tiendra compte d’un salaire inférieur. Des exceptions sont envisagées notamment pour les RCC en restructuration. Pour la FEB, il s’agit d’une mesure pertinente qui peut effectivement encourager l’allongement effectif des carrières.