Une carrière commence dès le premier jour d’école
Le 1er septembre est le symbole d’un nouveau départ. Les écoles ouvrent leurs portes pleines d’énergie et les politiciens entament une nouvelle année politique avec détermination. Il nous faudra cette énergie et cette détermination après plus d’un an et demi de crise sanitaire pour réaliser la transformation dont notre pays aura besoin afin d'au moins maintenir son niveau de prospérité. Les défis ne doivent pas être sous-estimés. Citons la politique de pension, l’équilibre budgétaire, les ambitions énergétiques et climatiques et la politique du marché du travail.
Qui dit marché du travail, dit enseignement. Contrairement aux prévisions, maintenant que l’économie se redresse, la pénurie de talents actifs sur le marché du travail ne diminue pas. L’inadéquation entre l’offre et la demande de compétences n’a pas disparu. Le gouvernement place la barre très haut : un taux d’emploi de 80% à l’horizon 2030. Nous sommes tout aussi ambitieux, comme le montreront les plans d’action que nous présenterons la semaine prochaine à la conférence pour l’emploi. La mobilité de la main-d’œuvre, la réflexion en termes de carrière et l’apprentissage tout au long de la vie en sont des fers de lance.
Des vases communicants
Qui dit réflexion en termes de carrière, dit « apprentissage tout au long de la vie ». Une carrière ne commence pas dès le premier jour de travail, mais bien dès le premier jour d’école. Dès l’école primaire ou même plus tôt. L’époque où l’enseignement et le monde des entreprises étaient à l’opposé l’un de l’autre est révolue. Mais il reste à faire… Ces deux univers doivent collaborer et fonctionner en vases communicants. Cela nécessite un changement de culture dans l’enseignement où ce réflexe du dynamisme doit être développé.
Toutefois, le partenariat entre ces deux mondes se concrétise progressivement, grâce entre autres à la formation en alternance. Mais il peut être intensifié. Les chefs d’entreprise veulent un enseignement de première qualité pour tous les enfants dès le plus jeune âge. Ils ne peuvent vraiment pas admettre que notre pays chute dans les classements internationaux. Mais l’enseignement doit surtout s’orienter davantage sur la demande du marché du travail et se spécialiser. Les employeurs doivent relever le défi de contribuer à donner une juste place à la pensée entrepreneuriale dans l’ADN de l’enseignement.
Du berceau à la tombe
Qui dit apprentissage tout au long de la vie, dit employabilité. En effet, notre pays ne dispose plus que de maigres ressources à tirer du sous-sol, de la mer ou de l’air. Sa réelle plus-value se situe en moyenne à… 1,7 mètre au-dessus de la terre ferme : talents, connaissances et créativité. Un enseignement fort ne se limite évidemment pas à l’acquisition de connaissances professionnelles. Pour pouvoir travailler et entreprendre dans un monde en mutation rapide, il est essentiel de disposer des bonnes compétences. C’est vrai aujourd’hui, mais ça le sera sans aucun doute encore plus demain.
Un enseignement fort ne se limite pas à l’acquisition de connaissances professionnelles
En termes macro-économiques, on parle d’une population active agile et employable, capable de s’adapter activement aux changements de circonstances et de contribuer ainsi à assurer notre prospérité, aujourd’hui et à l’avenir. On ne peut sous-estimer l’importance de la formation du berceau à la tombe dans la réalisation de cette vision et de cet idéal. Nous devons aussi donner à l’enseignement une autonomie suffisante, en collaboration et en complémentarité avec le monde de l’entreprise, pour doter nos jeunes de la bonne attitude et de la bonne culture d’apprentissage.
L’obligation de formation suit l’obligation scolaire
Apprendre, c’est donc bien plus que suivre une formation. L’apprentissage est un processus permanent, qui se fait à l’école, sur le terrain et pendant nos loisirs, avec d’autres. L’apprentissage est une attitude, une attitude face à la vie, aussi nécessaire à notre humanité et à notre carrière que l’oxygène l’est à notre organisme. À ce titre, l’apprentissage est aussi une obligation. L’obligation de formation suit l’obligation scolaire. Bien entendu, dans le contexte professionnel, cette obligation doit également servir l’employabilité et la performance. L’apprentissage doit être rentable. Pour l’homme, l’entreprise et la société.
La rentrée est placée sous le signe d’une inévitable transformation. Les employeurs doivent prendre leurs responsabilités à cet égard et agir en partenaires. Quant à eux, les responsables politiques doivent mettre des plans d’action sur la table, entre autres en ce qui concerne le marché du travail et la politique de pension. Le monde de l’enseignement devra inverser la spirale négative des classements internationaux - pensons au score Pisa. Bref, il y a du pain sur la planche !