L’apprentissage est une action en évolution
Alors que la crise énergétique et les conséquences économiques de la guerre en Ukraine retiennent toute l'attention, la pénurie et la guerre des talents sont quelque peu négligés. À tort car, en temps de crise, un marché du travail solide est vital pour les entreprises, les citoyens et le gouvernement. Les entreprises ne peuvent prospérer que si elles disposent de suffisamment de collaborateurs possédant les bonnes compétences. Pour ces collaborateurs, avoir un emploi signifie non seulement acquérir du pouvoir d'achat, mais aussi contribuer à la société et donner un sens à leur vie. Par ailleurs, plus de personnes au travail sont nécessaires pour garantir la ‘payabilité’ de la sécurité sociale et des pensions.
Améliorer le marché du travail
Pour cela, nous devons absolument atteindre un taux d'emploi où 80% de la population en âge de travailler, soit entre 18 et 64 ans, travaille effectivement. En l'absence de réformes audacieuses, nous en sommes encore loin.
Il y a donc du pain sur la planche. L'inadéquation entre l'offre et la demande de main-d'œuvre, qu'elle soit quantitative, qualitative ou géographique, continue plus que jamais de nous préoccuper. Comment allons-nous aider les demandeurs d'emploi à trouver du travail, activer les personnes inactives, faciliter les transitions, miser sur l'inclusion et l'aptitude au travail... ? Il existe de nombreux outils pour cela - vous pouvez les découvrir dans notre dernière édition du REFLECT ‘Outils pour un marché du travail pérenne’. Dans ce cadre, il est important que les différents acteurs se rapprochent et prennent en compte les attentes et les capacités de chacun d'une manière saine et équilibrée.
Reconnaître, valoriser et rémunérer
Dans le cadre de notre enquête bisannuelle ‘Bridging the Future’, organisée par le biais de notre plateforme Young Talent in Action, nous nous concentrons sur la génération montante des jeunes en fin de scolarité. Aujourd'hui, les derniers baby-boomers et la génération X cèdent pleinement la place aux générations Y et Z sur le marché du travail. Ils façonnent et abordent le marché du travail avec des valeurs et des normes très différentes de celles des générations précédentes. Cela requiert une manière différente de reconnaître, de valoriser et de rémunérer. Ainsi, les jeunes ont un rapport différent à la hiérarchie, la structure et la régularité. Ils attendent de la flexibilité, veulent s'épanouir autant que possible, ont soif d'indépendance, de responsabilités, de variété et de défis. Ils n’envisagent pas de faire toute leur carrière chez le même employeur qui leur impose un horaire fixe.
Cela ressort clairement des résultats de l'enquête que nous avons réalisée avec AG - vous pouvez lire le rapport complet ‘Bridging the Future - report 2022’ ici. Les jeunes attendent de leur employeur qu’il offre de la flexibilité de diverses manières. Ainsi, 3 jeunes sur 4 s’attendent à des horaires flexibles et 6 jeunes sur 10 à ce que leur employeur permette le télétravail. Pas moins de 75% des jeunes sont intéressés par la possibilité d’effectuer une semaine de travail à temps plein sur quatre jours. L’aspiration des jeunes au travail sur mesure et à la flexibilité se traduit également dans leurs attentes en matière de mobilité et de composition de l’enveloppe salariale. Par ailleurs, ils estiment que l'enseignement ne les prépare pas suffisamment au marché du travail (29%). 70% des employeurs sont du même avis. L'apprentissage sur le lieu de travail permet de réduire l'inadéquation entre l'offre et la demande.
« Apprendre, c'est travailler et travailler, c'est apprendre, tout au long de sa carrière. La FEB et ses membres peuvent jouer le rôle de bâtisseurs de ponts à cet égard »
En tant que principale organisation d'employeurs du pays, nous saluons l'enthousiasme des jeunes à poursuivre un apprentissage et un développement plus modulaires. Il appartient au monde de l'enseignement au sens large de faciliter davantage encore ces possibilités. Apprendre, c'est travailler et travailler, c'est apprendre, tout au long de sa carrière. L'intensification de la coopération entre l'enseignement et le monde des entreprises est cruciale ; la FEB et ses fédérations membres peuvent jouer le rôle de bâtisseurs de ponts à cet égard.
