L'objectif du trajet de réintégration des malades de longue durée est la clarté et la réorientation
Dans son journal 'Visie' (diffusé en Flandre), la CSC conseille aux travailleurs en maladie de longue durée de ne pas se rendre à une convocation du médecin du travail s'ils craignent que leur employeur envisage de les licencier. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) s'y oppose fondamentalement : 'Tout retour au travail passe via le médecin du travail. Dans une position commune des partenaires sociaux, le souhait était de faire la clarté sur la situation d'un travailleur malade de longue durée. C'est dans l'intérêt du travailleur, de ses collègues et de l'employeur', explique Kris De Meester, conseiller à la FEB.
Les syndicats insistent en permanence sur les visites annuelles peu efficaces mais obligatoires chez le médecin du travail. Il est dès lors surprenant qu'ils ne le jugent pas utile pour les malades de longue durée. En effet, dans ce cas, l'examen médical comporte précisément une valeur ajoutée. De plus, le travailleur qui se soustrait à une convocation du médecin du travail crée une rupture de confiance avec son employeur (et ses collègues) et hypothèque son avenir chez cet employeur et sur le marché du travail. En effet, le travailleur a tout intérêt à reprendre le plus rapidement possible sa place chez le même ou un autre employeur.
La CSC semble éprouver des difficultés à expliquer clairement à ses membres que clarifier la situation est bénéfique pour tous. Ce n'est pas un problème si la procédure conclut à un cas de force majeure. Il s'agit d'une situation indépendante de la volonté des parties, qui rend impossible l'exécution du contrat de travail. Souvent, les travailleurs vont eux-mêmes dans ce sens afin de maintenir leurs droits (chômage/assurance maladie). La plupart des trajets sont initiés par les travailleurs mêmes, qui obtiennent ainsi la clarté sur la situation incertaine dans laquelle ils se trouvent. Il faut en outre souligner que la décision d’incapacité définitive prise par le médecin du travail n’entraîne pas toujours un licenciement pour cause de force majeure.
La FEB attire l'attention sur le fait que la procédure incriminée à maintes reprises par la CSC est le résultat d'un accord conclu entre partenaires sociaux au sein du Groupe des dix. Ce nouveau système tient toujours compte de ce que le travailleur peut et ne peut plus faire. Par ailleurs, les employeurs fournissent de gros efforts afin de garder en service les personnes qu'ils ont engagées, même si elles souffrent ou ont souffert de problèmes de santé. Il est important, en fonction des possibilités du travailleur, d'évaluer ce qu’il y a encore moyen de faire.
La réintégration, c’est bien plus qu’une simple procédure formelle. Les entreprises s’y attellent, e.a. via le système de reprise du travail et/ou leur politique générale de prévention de l’absentéisme. Nous sommes d’ailleurs d’accord avec la CSC lorsqu’elle affirme que c’est là la première priorité. Mais le constat s’impose parfois à un moment donné qu’il n’est plus possible de trouver une adéquation entre les capacités (restantes) d'un travailleur et la situation de travail dans l'entreprise. Inciter les travailleurs à transgresser les procédures légales n’est pas une solution.
La procédure complète de réintégration peut être consultée via ce lien.