Le modèle du soutien de famille détermine toujours les congés pour soins
Les femmes recourent toujours plus que les hommes aux congés thématiques et au crédit-temps. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par l'ONEM. La répartition hommes-femmes dans les régimes d'interruption montre à quel point le modèle du soutien de famille influence (encore) les rapports au sein de la société.
Le nombre de bénéficiaires du système des congés thématiques et du crédit-temps pour motif de soins augmente d’année en année. Les hommes y recourent de plus en plus, mais l'augmentation est encore plus marquée chez les femmes, surtout en ce qui concerne le crédit-temps pour motif de soins.
L'interruption à mi-temps est beaucoup plus fréquente parmi les femmes, ce qui peut en partie s'expliquer par les chiffres de Statbel indiquant que 11,6% des femmes de 25 à 49 ans vivent seules avec un enfant, alors que c'est le cas de seulement 2% des hommes.
De plus, les hommes optent quasi exclusivement pour l'interruption de 1/5, qui a le moins d'impact sur leur carrière et leur revenu. Cette possibilité de réduire son temps de travail de 1/5 semble faciliter la décision des hommes à prendre une interruption. Cela indique un effet latent du modèle du soutien de famille. Une adaptation restreinte du temps de travail semble être plus aisément acceptable pour les hommes que d’autres modifications plus conséquentes.
On note clairement que les catégories de personnes plus âgées en interruption augmentent, au détriment des catégories plus jeunes. En moyenne, les hommes en interruption sont néanmoins toujours plus âgés que les femmes parce qu'ils prennent proportionnellement plus souvent des congés pour les motifs intervenant à un stade plus avancé de la vie (soins palliatifs ou assistance médicale). La tendance générale est en outre à une réduction ou une cessation complète des prestations de plus en plus tard.
Dans les régimes de fin de carrière toutefois, le modèle du soutien de famille joue un rôle moins important. Ces régimes visent à retarder l’âge du départ du marché du travail via un aménagement du temps de travail afin que l'activité reste tenable pour les personnes plus âgées. Au niveau des emplois de fin de carrière dans le cadre du crédit-temps, on a un équilibre quasi parfait entre les deux sexes. Pour ce qui est des interruptions éventuelles dans une perspective de changement de carrière, le modèle du soutien de famille ne joue évidemment pas non plus un rôle déterminant.
Voici les liens vers les études de l'ONEM :
- Crédit-temps et interruption de carrière : évolution selon le sexe
- Congés thématiques et crédit temps avec motif : répartition selon le genre
FEB – La FEB plaide pour une révision générale des systèmes belges de congés en vue de garantir l'égalité entre les hommes et les femmes, une meilleure conciliation entre le travail et la vie privée, une organisation du travail efficace, la transparence et la simplicité, sans oublier la neutralité budgétaire. Elle veut ainsi rompre avec le modèle du soutien de famille pour qu'il n'intervienne plus dans le choix de la prise de congés.