Conclave budgétaire : quelques notes musicales positives dans une symphonie inachevée

Le grand accord du gouvernement fédéral, qui vise à assainir et à relancer les finances de notre pays, sera présenté ce jour au Parlement. La Fédération des entreprises de Belgique (FEB) éprouve des sentiments mitigés à l’égard de cet accord.


Press, COMMUNICATION & EVENTS
12 October 2021

Marché du travail

L’an dernier, il avait déjà été décidé de porter progressivement les pensions minimums à 1.500 EUR par mois. La contrepartie, à savoir un marché du travail plus souple et un plus grand nombre de personnes au travail pour atteindre un taux d’emploi de 80%, devrait être mise en œuvre aujourd’hui.

Plusieurs bonnes mesures ont été annoncées, comme l’activation du droit de licenciement et la plus grande mobilité des demandeurs d’emploi entre les régions, ainsi que l’évolution vers plus d’e-commerce. Il est regrettable qu’elles soient une nouvelle fois soumises à une étude ou une table ronde.

Mais nous restons sur notre faim. Le droit individuel à 5 jours de formation va beaucoup plus loin que ce qui avait été convenu dans l’accord gouvernemental et il fait de la formation un exercice purement mathématique. Il va à l'encontre de l’autonomie sectorielle et de la liberté d’atteindre de manière pragmatique des objectifs de formation maximaux et de concrétiser une véritable culture d’apprentissage grâce au travail sur mesure.

De même, le règlement unique sur le télétravail et la suppression du caractère volontaire au détriment de l’employeur ne tiennent pas compte de la réalité du terrain. Le gouvernement s’ingère de manière centraliste et dirigiste dans l’organisation du travail, alors qu’il s’agit pourtant d’une prérogative de l’employeur.

Et pour couronner le tout, la suppression du certificat médical qui permettra 3 jours d’absence par an sans justification. On ne sait pas encore si cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une réforme plus vaste visant à réduire l'absentéisme de courte durée, or c’est la condition sine qua non pour la suppression du certificat médical.

Investissement

Au cours des 50 dernières années, notre pays a progressivement réduit son taux d’investissement. Le volet investissement doit mettre l’accent sur les investissements productifs, c’est-à-dire les investissements dont le rendement social et économique dépasse le montant de l’investissement initial. Ce volet de l’accord gouvernemental est certainement positif non seulement parce qu’il mise sur les investissements écologiques et numériques, mais aussi parce qu’il prévoit la possibilité de collaborer avec le secteur privé. Les investissements productifs réalisés en collaboration avec le secteur privé garantiront un rendement plus élevé.

Énergie

Au niveau énergétique, le gouvernement semble avoir concrétisé sa volonté de mettre en place une norme énergie tout en répondant aux questionnements de la Commission européenne sur le système actuel. La "transformation" des contributions et surcharges actuelles ou futures (comme le CRM) en accises tout en assurant le même niveau de prélèvements qu’actuellement pour chaque acteur est un élément clé pour la FEB. La norme énergie va également au-delà de cette transformation et se doit d’être adaptée pour assurer la compétitivité de nos prix gaz et électricité par rapport à nos voisins. Finalement, le financement d’une telle norme requerra des budgets additionnels. La FEB appelle à ce que les options retenues en la matière ne se traduisent pas dans une augmentation de l’indice santé.

Budget et fiscalité

En ce qui concerne l’élaboration du budget, la FEB se réjouit que l’orthodoxie budgétaire garde toute l’attention. Outre les mesures déjà annoncées (ex. taxe sur les comptes titres), plusieurs petites interventions sont prévues. Quelques mesures posent problème et/ou demandent plus d’explications, comme par exemple la réduction du remboursement du diesel professionnel ou les nouvelles hausses d’accises sur le tabac, le régime des cadres étrangers, la baisse de la cotisation spéciale de sécurité sociale et son financement à charge des dispenses de versement du précompte professionnel. Il faudra examiner attentivement les textes avant de se prononcer sur ce volet fiscal. De même, les entreprises multinationales semblent à nouveau être considérées comme des vaches à lait budgétaires, sans considération pour leur apport indispensable à l’économie belge. 

« La coalition Vivaldi a géré la crise du coronavirus de manière particulièrement efficace. Notre économie est en plein redressement sans qu’on ait à déplorer d’innombrables faillites. Cela contribue au redressement du budget. Les investissements productifs additionnels (s’ajoutant au plan d’investissement européen), pour lesquels une collaboration avec le secteur privé est possible, et la norme énergie destinée à éviter le dérapage de la facture de l’énergie sont des notes musicales que les entrepreneurs aiment entendre. Mais, à quelques notes près, la symphonie du marché du travail est inachevée. Il était simple de porter les pensions minimums à 1.500 EUR par mois. En revanche, le financement de cette mesure grâce à un taux d’emploi de 80% est très incertain. En effet, seules les mesures en matière d’e-commerce et de travail du soir/de nuit donneront effectivement du fruit, or elles sont renvoyées à une Table ronde dont le déroulement est incertain », conclut Pieter Timmermans, CEO de la FEB.

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