Un contrôle budgétaire 2017 moins indigeste
Les dernières estimations du Comité de Monitoring font apparaître un léger dérapage budgétaire, du moins par rapport aux chiffres au-dessus du ou plutôt des milliards auxquels on était habitué. En effet, le solde de financement de l’Entité I (État fédéral + Sécurité sociale) s’est détérioré de ‘seulement’ 629 millions EUR. Cette dégradation est à charge, pour un tiers, du pouvoir fédéral (-203 Mio EUR) et, pour deux tiers, de la Sécurité sociale (-426 Mio EUR).
Deux effets budgétairement contradictoires sont à l’œuvre. D’un côté, les prévisions de croissance, tirée par l’emploi, les exportations et les investissements, ont été revues à la hausse (de 1,2% à 1,4%). Ceci génère des recettes fiscales supplémentaires (Isoc : +814 Mio EUR ; IPP : +493 Mio EUR), plus de cotisations sociales et des prestations sociales moindres. De l’autre côté, l’indexation des allocations sociales et des salaires dans la fonction publique aura lieu trois mois plus tôt que prévu. Coût supplémentaire : 195 et 112 Mio EUR respectivement. À noter que le rendement du précompte mobilier est nettement en dessous des estimations initiales en raison d’une anticipation plus forte de la hausse du taux ainsi que des intérêts et dividendes plus faibles. De plus, les charges de la dette seront plus lourdes (+193 Mio EUR) à cause des taux d’intérêt qui repartent à la hausse.
Le gros point d’interrogation concerne, à nouveau, le respect de la trajectoire budgétaire prévue et l’engagement pris au niveau européen d’atteindre l’équilibre structurel en 2018. En effet, si le gouvernement décide de ne réaliser que l’amélioration annuelle minimale de 0,6 pp, il ne devra trouver que 313 Mio EUR, pour autant qu’il décide déjà de liquider la marge de sécurité qu’il avait prévue (0,17% du PIB, soit environ 739 Mio EUR) pour se prémunir de moins-values des recettes fiscales. Si l’autorité fédérale choisit de se garder ‘une poire pour la soif’, l’effort nécessaire sera alors compris entre 313 et 1.052 Mio EUR.