Les réformes structurelles se feront en fonction des générations futures
Le gouvernement fédéral a bouclé la semaine dernière son contrôle budgétaire d’avril. La FEB se réjouit qu’il garde l’ambition de rétablir l’ordre budgétaire. En effet, on ne peut repousser la facture vers les générations futures. En plus du volet budgétaire, le gouvernement a élaboré une série de réformes structurelles, et ce principalement dans notre marché du travail. Il va de soi que ces mesures auront un impact sur les travailleurs d’aujourd’hui et de demain.
Il est positif que le gouvernement se tienne à la trajectoire budgétaire convenue avec l’Europe. On peut évidemment se demander si les mesures prises se révéleront suffisantes. La FEB avait espéré que l’on miserait davantage sur des gains d’efficacité dans l’appareil public. En sécurité sociale aussi, où les partenaires sociaux gèrent un budget d’environ 80 milliards, il est possible de générer des gains d’efficacité de 1 à 2% grâce à un exercice similaire. Cela représenterait une économie annuelle de 0,8 à 1,6 milliard, ce qui constituerait une contribution substantielle à l’équilibre budgétaire.
Il est évidemment positif que les réductions de charges sur le travail, prévues dans le tax shift, soient maintenues et qu’une marge soit prévue pour soutenir les secteurs économiques qui ont souffert des attentats du 22 mars.
Outre l’accord budgétaire, on remarquera surtout les mesures relatives à la flexibilisation du marché du travail. Ainsi, la période de référence pour le calcul de la durée hebdomadaire moyenne du travail est – enfin – fixée à un an au lieu d’un trimestre. C’est ce qu’on appelle ‘l’annualisation du temps de travail’. Ce dispositif doit permettre aux entreprises d’organiser le travail, en concertation avec les travailleurs, de telle manière que l’on travaille plus à certaines périodes et moins à d’autres. De plus, il est possible d’octroyer 100 heures supplémentaires de plus qui ne doivent pas être récupérées, mais qui peuvent être payées ou épargnées.
La FEB pense que ces réformes constituent un progrès important, sauf si des procédures d’exécution complexes et redondantes viennent vider ces avancées bien intentionnées de leur substance. On constate que des efforts complémentaires sont imposés aux entreprises en matière de formation, sans qu’une obligation de formation ou une responsabilisation dans le chef du travailleur y soit associée. Nous veillerons à ce que ces dispositions n’entraînent pas une nouvelle augmentation des coûts salariaux.
Il est manifeste que ces mesures auront un impact sur l’organisation du travail. Si les modalités d’exécution sont suffisamment souples, les entreprises pourront croître. Les entreprises qui croissent peuvent ensuite engager plus de travailleurs, ce qui peut entraîner une augmentation de leur pouvoir d’achat. Les réformes prévues dans le secteur public permettent, pour leur part, de poursuivre l’harmonisation des pensions des travailleurs et des fonctionnaires. Le gouvernement concrétise ainsi sa principale tâche socio-économique : aider plus de personnes à jouir plus longtemps d'un travail de qualité.
Il est également positif que le ministre des Finances ait été chargé de réformer l’impôt des sociétés. En effet, plusieurs classements internationaux nous rangent dans le top trois en la matière. Si nous voulons continuer à attirer des investissements étrangers, il est indispensable de simplifier l’impôt des sociétés.
Nous suivrons de près l’exécution des mesures et mettrons notre expertise à disposition. Ces réformes structurelles doivent en effet se faire en fonction des générations futures, de la création d’emplois dans le secteur privé et de la capacité de financement de la sécurité sociale.
Pieter Timmermans, administrateur délégué