Budget 2018: effort aujourd’hui, équilibre demain
Comme chaque année, le gouvernement a remis, pour approbation, à la Commission européenne son projet budgétaire pour l’année 2018. Le principal enseignement est, comme l’on pouvait s’en douter, que l’équilibre budgétaire ne sera pas encore atteint sous cette législature.
Le solde structurel, c’est-à-dire le solde budgétaire hors effets de la conjoncture et mesures exceptionnelles et temporaires, passerait de -1,1% du PIB en 2017 à -0,8% en 2018.
Cette amélioration représente un effort de 2,6 milliards EUR. Une moitié de ce montant est acquise grâce à des corrections techniques sur le rendement escompté de certaines mesures ; l’autre moitié est obtenue via l’introduction de nouvelles mesures. Parmi celles-ci, on notera que 502 millions EUR concernent les dépenses sociales (pensions, lutte contre la fraude sociale…) ou que la taxe d’abonnement sur les comptes-titres devrait rapporter 254 millions EUR et les accises sur les boissons comprenant du sucre ou un édulcorant ajouté 75 millions EUR. Par ailleurs, la mesure de renforcement de la taxe de transparence et une dizaine de nouvelles mesures pour la lutte contre la fraude fiscale rapportent chacune 50 millions EUR de recettes supplémentaires.
L’effort budgétaire réalisé en 2018 (0,3% du PIB) est largement en dessous des 0,6% requis par les instances européennes. Cependant, le gouvernement espère obtenir le feu vert en mettant en avant les réformes structurelles à venir. Ainsi, la réforme de l’impôt des sociétés et la mise en œuvre intégrale du tax shift contribueront sans nul doute à améliorer la compétitivité de notre pays. Le gouvernement amorce également une dynamique en matière d’investissements afin de continuer à stimuler l’économie. Il a ainsi l’ambition de mobiliser, d’ici 2030, 60 milliards EUR, en provenance tant du secteur public que du secteur privé, et ce via le pacte pour les investissements.