Beyond the horizon together
Ce que personne ne pensait possible est arrivé en 2022 : une guerre sur le continent européen dont les conséquences ébranlent les fondements à la fois politiques et économiques. Mais en dépit de toutes les souffrances humaines et sociétales infligées, le conflit nous a conduits à oser questionner nos certitudes et nous a convaincus de la nécessité d’armer plus que jamais notre pays contre les chocs externes.
Par ‘armer’, nous entendons ‘oser regarder vers l’avenir’. REGARDER AU-DELÀ DE L’HORIZON. Telle est l’essence de notre message. 2023 est un nouvel horizon que nous pouvons dépasser à mesure que nous nous rapprochons. De cette manière, nous repoussons les limites de nos actions et de nos capacités conjointes. Nous osons rêver, mais restons néanmoins réalistes. Aujourd’hui, nous sommes en effet trop faibles ou insuffisamment préparés pour protéger notre prospérité de façon optimale contre les effets de chocs et de tensions provenant d’événements ou de crises futurs, proches ou lointains. Nous devons être capables de réagir rapidement, sans forcer, même face à une crise imprévue. Nous devons faire le nécessaire dès aujourd’hui pour orienter tous les esprits dans cette direction. Tergiverser plus longtemps n’est en aucun cas une option alors que nous nous dirigeons très probablement vers une récession, doublée d’une crise de compétitivité et d’une crise budgétaire.
Privilégier une approche parallèle plutôt que séquentielle
Depuis le début de l’année, nous tirons la sonnette d’alarme à propos de la détérioration de la compétitivité de notre pays. C’est là un mécanisme économique que nous aurions pu prévoir très tôt, et donc anticiper à temps. Les conséquences de la guerre n’ont fait que renforcer l’urgence de mener des réformes fondamentales. Tous les indicateurs sont au rouge vif : la fièvre inflationniste, les coûts élevés (énergie, etc.) qui s’ajoutent à l’indexation des salaires, la forte augmentation de notre handicap des coûts salariaux par rapport aux pays voisins (tendant vers les 16%), le report et le recul des investissements des entreprises, la baisse des marges nettes ainsi que de la confiance des entreprises... Plus on attend pour s’attaquer aux problèmes de fond, moins on a de chances de pouvoir apporter des changements structurels.
Notre pays pense de manière trop séquentielle et pas assez parallèle. Nous prenons des mesures pour protéger les citoyens, ensuite nous nous inquiétons des entreprises et enfin du budget qui souffre de toutes les mesures adoptées. Les autres pays prennent des mesures qui s’axent tout à la fois sur les citoyens les plus faibles et les entreprises, avec un impact budgétaire moindre à la clé. Ce qui permet également d’éviter que le budget ne dérape.
En d’autres termes, si notre pays veut opérer des changements structurels et réaliser effectivement la transition vers une société plus durable, il doit également réinventer l’organisation de cette transition.
Horizon Belgique 2030
En mai dernier, la FEB et ses fédérations sectorielles membres ont donné l’impulsion avec le plan d’avenir Horizon Belgique 2030. Concernant 30 thèmes importants pour l’entrepreneuriat en Belgique, nous nous sommes demandé : ‘Où en sommes-nous aujourd’hui ?’, ‘Où voulons-nous être en 2030 ?’ et ‘Quelles sont les actions à entreprendre ?’. Les résultats de cet exercice de réflexion constituent, ensemble, notre vision pour un avenir meilleur pour la Belgique. En même temps, nous faisons passer le message que toutes les parties prenantes - employeurs, travailleurs, pouvoirs publics, responsables politiques... - devront faire un effort concerté pour atteindre ces objectifs.
« La FEB et toutes ses fédérations sectorielles membres continuent d’œuvrer pour un climat d’entreprise résistant aux chocs »
Nous discernons toutefois deux écueils. D’une part, la paperasserie imposée par les autorités qui étouffe largement la créativité et donc le progrès - songeons au fait que l’on envisage de réduire les incitants fiscaux pour la recherche et le développement. D’autre part, on ne change pas la trajectoire d’un lourd cargo sur un simple claquement de doigts. Cela prend du temps. Ne tirez pas sur les entreprises qui sont encore en transition, mais demandez-leur de prouver qu’elles progressent. Ceux qui utilisent le temps pour repousser le changement font manifestement fausse route. Ceux qui l’utilisent pour se précipiter n’atteindront pas non plus leur but.
Qu’une chose soit claire : les entreprises ne sont pas le problème, elles font partie de la solution. C’est ce que nous indiquons très clairement dans Horizon Belgique 2030. Où en serions-nous aujourd’hui sans entreprises qui, conjointement, fournissent du travail à des millions de gens et investissent des milliards d’euros ? Les entrepreneurs sont des pionniers de la transition, pas des suiveurs. Ils sont même un catalyseur nécessaire. Dans ce cadre, les intérêts économiques et sociétaux vont de pair : ils sont complémentaires, connectés et interdépendants. Il ne faut pas être un grand pays pour faire de grandes choses. Mais le monde entrepreneurial belge ne peut y arriver seul. Nous avons plus que besoin de la créativité, de la capacité d’innovation et des talents de chacun.
