Le Bureau fédéral du Plan prévoit encore plus d'embouteillages en 2040
Les prévisions publiées récemment par le Bureau fédéral du Plan sur la demande de transport pour 2040 sont fondées sur une projection à politique inchangée. Cela signifie que nous pouvons encore avoir un impact sur les chiffres qui suivent. Néanmoins, cette étude constitue une énième sonnette d'alarme : même en tenant compte de l'augmentation du télétravail, le Bureau du Plan prévoit une diminution des vitesses moyennes sur le réseau routier pouvant atteindre 15% pour les pôles logistiques d'Anvers et de Gand ... une politique de statu quo serait désastreuse pour ces piliers de notre PIB.
Le transport de passagers atteint son plafond
Comme dans l'étude précédente, le Bureau du Plan pense que la demande de transport individuel atteindra un point de saturation vers 2030 et diminuera même légèrement par la suite (-1%). L'introduction du télétravail de masse, accélérée par la crise sanitaire, explique certainement ce phénomène, de même que l'évolution de la structure d'âge de la population. Même si de plus en plus de personnes prennent leur vélo ou marchent, la voiture restera reine en 2040 avec 82% des déplacements.
La Belgique sera plus que jamais un pays de transit pour les marchandises
La présence de grands ports maritimes et d'infrastructures internationales bien connectées explique le grand dynamisme de la demande de transport au-delà de nos frontières. Nous prévoyons une augmentation de pas moins de 30% des flux de marchandises entrants et sortants, alors qu’elle se limiterait à 3% pour les transports intérieurs. L'augmentation sera particulièrement marquée après 2030. Dans l’intervalle, nous devrons résorber la récession provoquée par la crise sanitaire.
Avec une part de 77% en 2040, la route restera également très populaire pour les marchandises. Ces transports seront la principale cause de la diminution de la vitesse sur le réseau routier. Le Bureau du Plan prévoit des réductions de 10 à 15% aux heures de pointe sur les principaux axes dans et autour des agglomérations d'Anvers et de Gand, et de 6% dans la région élargie autour de Bruxelles. Ailleurs, l'impact serait moindre.
Un air plus pur
Malgré la congestion croissante, le scénario de référence promet un air plus pur en 2040. Les mesures prises actuellement - nouvelles normes Euro, verdissement de la fiscalité automobile et interdiction progressive des moteurs à combustion dans la Région de Bruxelles-Capitale - produiront donc l’effet escompté. Les émissions directes de gaz à effet de serre en 2040 seront nettement plus faibles qu'en 2019 (-38%). Les émissions des polluants locaux NOx et PM2,5 diminueront même de plus de 80% par rapport à 2019.
FEB – Cette étude, qui se base sur une politique inchangée, soutient la politique que la FEB défend depuis des années : le verdissement du parc automobile et une approche multimodale du transport de personnes, une taxe kilométrique intelligente pour tous les véhicules, l'augmentation de la part des voies navigables et du rail dans le transport de marchandises et l'optimisation des transports via une numérisation poussée. Le coût des embouteillages, soit 4,5 milliards EUR par an, doit être réduit de manière drastique ! Mais l'étude ouvre aussi de belles perspectives : notre pays reste particulièrement attractif en tant que plaque tournante pour les marchandises du monde entier. Il nous appartient de donner toutes ses chances au secteur logistique et de nous attaquer sans tarder aux goulets d'étranglement qui provoquent des retards. Ce secteur doit pouvoir rester un moteur de notre économie dans les décennies à venir.
> L’étude complète peut être consultée sur le site de Bureau fédéral du Plan.
Photo ©belga