Tables rondes sur le climat : le gouvernement recueille des pistes pour la révision du plan fédéral énergie-climat
L’augmentation de l’objectif climatique européen signifie que les États membres devront également adapter leurs plans pour le climat. Avec le lancement de cinq tables rondes sur le climat, le gouvernement fédéral a donné le 21 septembre le coup d’envoi de la révision de sa contribution au Plan national énergie-climat.
En adoptant la loi européenne sur le climat, le Parlement européen a décidé en juin 2021 non seulement que l’Europe devait être neutre sur le plan climatique d’ici à 2050, mais aussi de porter l’objectif européen de réduction des gaz à effet de serre de 40% à 55% d’ici à 2030. Cet objectif européen plus élevé sous-tend un nouvel objectif de réduction pour les secteurs ETS (-61%) et non ETS (-40%). La réduction des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs non ETS relève de la responsabilité des États membres. C’est pourquoi l’Europe impose à chaque État membre un objectif de réduction bien défini. Bien que ce ne soit pas encore officiel, il semble que la Belgique devra réduire ses émissions de 47% d’ici à 2030. Les États membres doivent ensuite élaborer des politiques climatiques permettant d’atteindre efficacement cet objectif.
La politique climatique actuelle de notre pays est inscrite dans le Plan national énergie-climat 2021-2030 (PNEC). Les compétences en matière de climat étant réparties entre le gouvernement fédéral et les trois régions, le PNEC rassemble les plans climat de ces quatre gouvernements. Ce PNEC est basé sur un objectif de réduction de 35% d’ici à 2030, cet objectif étant ventilé en objectifs spécifiques pour chaque gouvernement. Une augmentation à 47% signifie donc avant tout que les gouvernements fédéral et régionaux devront se mettre d’accord sur la manière de répartir cet objectif entre eux, puis que chaque gouvernement devra adapter ses plans.
La ministre fédérale du Climat, Zakia Khattabi, ne veut pas attendre que l’on connaisse clairement l’objectif pour que le gouvernement fédéral commence à revoir la contribution fédérale au PNEC. Elle part d’ores et déjà d’une réduction supplémentaire de 25 millions de tonnes de CO2 (émissions non ETS) et a lancé des tables rondes pour le climat sur cinq thèmes (énergie, mobilité, fiscalité, rénovation des bâtiments et économie circulaire). Pour chacune de ces tables rondes, elle entend réunir toutes les parties prenantes concernées afin de recueillir des idées et des propositions pour adapter la politique climatique fédérale et réaliser les réductions supplémentaires.
FEB - La FEB garde un excellent souvenir du débat national sur le prix du CO2 en 2018. Nous espérons maintenant des discussions tout aussi intéressantes et souhaitons bien évidemment apporter notre contribution à ces échanges de vues. Nous regrettons cependant que l’initiative émane uniquement de la ministre fédérale du Climat et que les tables rondes sur le climat ne soient pas organisées conjointement par tous les ministres en charge du climat. Nous appelons dès lors les quatre ministres du Climat à œuvrer dès à présent à un PNEC intégré. En effet, c’est précisément sur ce point que le PNEC actuel est totalement insatisfaisant, car il n’est qu’une simple compilation de quatre sous-plans.
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