#GlasgowCop26 > > > #BrusselsCop
Le hashtag #GlasgowCop26 était probablement le terme le plus tweeté de ces derniers jours. Les dirigeants du monde entier sont actuellement réunis à Glasgow pour discuter du changement climatique. L’objectif ultime de cette 26e Conférence des parties (COP) consiste à trouver un accord sur le relèvement des ambitions climatiques mondiales afin de maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en deçà de 2°C.
Idéalement, l’objectif est de la limiter à 1,5 °C, comme stipulé dans l’accord de Paris. Parallèlement, on cherche des solutions pour contrer l’épuisement des matières premières dans le monde. Seule une approche globale et coordonnée peut donner des résultats.
À Glasgow
Les attentes à l’égard du sommet de Glasgow sont élevées. Le monde des entreprises suit également les débats avec intérêt.
La première semaine de la COP a vu des avancées dans un certain nombre de domaines, ce qui, espérons-le, est de bon augure pour l’avenir. Ainsi, il y a l’accord de plus de 100 pays qui s’engagent à inverser la déforestation d’ici à 2030, l’aide financière accordée à l’Afrique du Sud, à la Pologne et au Vietnam pour qu’ils cessent d’utiliser le charbon et le lignite comme sources d’énergie, ou encore le pacte visant à réduire les émissions de méthane de 30 % d’ici à 2030 (mais malheureusement sans engagement de la Chine, de la Russie et de l’Inde). Il est indispensable que les pays s’engagent fermement à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
En Europe
L’Europe arrive à Glasgow avec l’objectif de devenir neutre en carbone d’ici à 2050. Elle porte son objectif pour 2030 à -55 % et vise à l’atteindre concrètement grâce à son paquet "Fit for 55". De cette manière, l’Europe espère inspirer d’autres pays. Mais elle ne doit pas être naïve, elle doit aussi faire pression sur eux pour qu’ils s’engagent à atteindre des objectifs plus ambitieux. En voulant être à l’avant-garde, l’Europe espère aussi permettre le développement de son industrie à faible émission de carbone. Le monde industriel partage cette volonté. En jouant pleinement la carte du progrès technologique, nos industries deviennent le moteur de la transition vers des processus de production plus respectueux de l’environnement.
À Bruxelles
Entre-temps, il se passe beaucoup de choses aussi en Belgique. Le débat sur la transition énergétique fait rage. Les gouvernements fédéral et régionaux veulent tous se rendre à Glasgow avec leur propre #ClimatePlan — le deuxième hashtag le plus important. Les participants à la COP doivent être très surpris d’apprendre qu’un petit pays comme la Belgique ne va pas présenter un, mais quatre plans climatiques (les trois régions et le gouvernement fédéral en ont chacun élaboré un). Même si cela découle de la structure institutionnelle de notre pays, il faut bien savoir que les problèmes climatiques et les émissions de CO2 ne s’arrêtent pas aux frontières linguistiques ou régionales.
Il est louable que tous les gouvernements de ce pays élaborent des plans et des mesures concrètes, mais ce serait bien mieux et plus efficace s’ils les coordonnaient. Un vaste soutien des mesures climatiques par la population — jeunes, travailleurs, entrepreneurs et entreprises, retraités, etc. — offre des possibilités de développer ensemble la transition énergétique, mais cela requiert une approche intégrée, une fonction d’exemple et un calendrier.
Approche intégrée. Chaque gouvernement a annoncé son plan d’action. Certaines parties sont complémentaires, alors que d’autres semblent contradictoires comme l’introduction d’une taxe sur le gaz naturel à charge des entreprises, alors que dans le même temps le gouvernement investit dans de nouvelles centrales à gaz. Ou encore, un niveau politique exige l’immatriculation des véhicules électriques, tandis qu’un autre niveau politique doit l’appliquer concrètement. Une augmentation des émissions de CO2 n’est pas si grave en soi, car le système européen ETS permet de justifier l’augmentation des émissions dans un endroit par une réduction des émissions à d’autres endroits. Autre exemple : les taxes sur l’énergie n’augmenteront plus, car les subventions supplémentaires seront supportées par le budget de l’État. Comme si les gens ne savaient pas que c’est le contribuable qui finance l’État. En bref, plus vite ces incohérences seront résorbées, plus vite l’action climatique bénéficiera d’un soutien plus large.
Fonction d’exemple. Le gouvernement doit donner l’exemple. De cette manière, il sera beaucoup plus facile de convaincre la population de faire également un effort et de combattre le syndrome du "pas dans mon jardin". Que faut-il faire ? Avant tout, il faut isoler tous les bâtiments publics, car c’est là que se produisent actuellement les plus grandes pertes de chaleur. Faire rouler tous les véhicules des services publics avec des carburants neutres ou à faible teneur en carbone. Moderniser en profondeur les transports publics et les infrastructures, tant pour les navetteurs que pour les marchandises.
Timing. En Belgique, de nombreuses mesures ont déjà été annoncées, mais de manière morcelée. Le plan national d’investissement en mars de cette année, le conclave budgétaire en octobre, les différents plans régionaux pour le climat en novembre, et maintenant l’incertitude sur le futur mix énergétique... Tous ces dossiers et plans sont toutefois liés et ne peuvent être considérés isolément. C’est pourquoi nous avons besoin d’un #BrusselsCop, un dialogue interfédéral qui débouche sur un plan d’action interfédéral dans lequel tous les gouvernements indiquent ensemble la direction à suivre à la population.
Dans le monde des entreprises ?
Ne vous méprenez pas. Ce qui précède ne signifie pas que les entreprises ne doivent pas faire d’efforts ou développer de vision ; au contraire. D’autres modes de production et de consommation ou une politique plus intelligente en matière d’énergie et de mobilité jouent un rôle majeur à cet égard. C’est également la raison pour laquelle la FEB a développé, ces dernières années, plusieurs plans et visions ou campagnes de sensibilisation en faveur d’une transition énergétique durable. En 2015, nous avons été les premiers à proposer un plan d'action pour une économie circulaire, renouvelé en mai de cette année. L’économie circulaire contribue de manière significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais il ne s’agit pas seulement de paroles, ce sont surtout les actions qui font la différence : pensez à notre engagement à collaborer avec de nombreux secteurs pour accélérer la transition vers des emballages industriels plus circulaires. En 2016, nous avons publié une vision mobilité en 50 points. En 2017, nous avons lancé une vision énergétique pour la Belgique. En septembre 2021, la FEB a élaboré, en collaboration avec de nombreux acteurs logistiques, un Rail Roadmap 2030 visant à transporter davantage de marchandises par le rail. En mars 2022, pour la 18e fois, nous remettrons les Belgian Business Awards for the Environment, cérémonie lors de laquelle les entreprises qui sont pionnières en termes d’écoprocessus et de durabilité partageront leurs meilleures pratiques avec l’ensemble du monde des entreprises.
Grâce aux nombreux efforts fournis, les émissions de CO2 de la Belgique ont diminué de 25 % depuis 1990, pour ne citer qu’un exemple.
Est-ce suffisant ? Non. Les entreprises peuvent-elles encore faire mieux ? Sans aucun doute. Limiter l’impact du changement climatique est l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés notre société, les citoyens, les responsables politiques et les entreprises. Les entreprises doivent réduire leur empreinte écologique de la manière la plus rentable possible et dans des conditions de concurrence équitables avec nos concurrents (également en termes de prix de l’énergie, par exemple). Sinon, nous risquons de nous exclure irrémédiablement du marché.
Néanmoins, la durabilité devra rapidement devenir une pierre angulaire stratégique de toute entreprise, grande ou petite. La transition vers la durabilité offre aux entreprises la possibilité de lier l’engagement à l’opportunité. Le pouvoir d’innovation est le facteur le plus important et le pouvoir d’innovation de nos entrepreneurs est énorme. La créativité de nos centres de recherche et de nos universités est mondialement reconnue. La formation de clusters dans le domaine de la R&D – par exemple l’initiative BRIEC – est prometteuse. En bref, nous disposons des connaissances, du savoir-faire et de l’expérience nécessaires pour faire du défi climatique une histoire positive.