10 raisons pour lesquelles un renforcement énergique de notre compétitivité est nécessaire
Depuis le début de l’année, nous tirons la sonnette d’alarme à propos de la détérioration de la compétitivité de notre pays. Nous ne le faisons pas par plaisir. C’est là un mécanisme économique que nous aurions pu prévoir très tôt, et donc anticiper à temps.
Nous savons par expérience qu’en intervenant à temps, nous pouvons éviter des mesures sévères et antisociales. Mais inversement, plus longtemps on nie et ignore le problème, plus les interventions seront antisociales par la suite. Nous en sommes maintenant à un point où les petites interventions symboliques ne servent plus à rien, tous les indicateurs sont désormais au rouge sang.
- Le taux d’inflation a atteint 11,27% en septembre. C’est le taux le plus élevé jamais atteint en 47 ans.
- Le handicap salarial par rapport aux pays voisins atteindra 16% d’ici à 2024. Concrètement, une heure de travail coûte 45 EUR en Belgique, et 38 EUR dans les pays voisins.
- 60% des entreprises interrogées dans l’enquête de l’Economic Risk Management Group (ERMG) estiment que l’augmentation des coûts salariaux constitue aujourd’hui le principal frein à l’activité économique. C’est encore plus que les 56% des entreprises qui considèrent que l’augmentation des coûts énergétiques constitue le principal frein.
- Le nombre de faillites est à nouveau en hausse. Selon les derniers chiffres, septembre est le deuxième mois de cette année où la barre des 1.000 faillites a été franchie. Des secteurs tels que la construction et l’horeca sont actuellement les plus durement touchés. Le pourcentage d’entreprises qui prévoient de devoir déposer le bilan dans les six mois est repassé au-dessus de 5% (le niveau le plus élevé depuis la fin de la crise COVID) et même à près de 20% dans la distribution alimentaire.
- Le niveau d’inquiétude des entreprises au sujet de la situation économique (score entre 7,5 et 8 sur 10) a grimpé en septembre 2022 au-dessus de son record du premier confinement COVID (alors entre 7 et 7,5 sur 10).
- Les marges des entreprises fondent comme neige au soleil en raison de l’augmentation exponentielle des factures d’énergie et de la hausse imprévue des coûts salariaux. Selon l’enquête de l’ERMG, les entreprises n’ont réussi à répercuter que moins de la moitié de la hausse des coûts totaux de 30% ou plus. Et le coup le plus dur de la hausse des prix du gaz et de l’électricité est encore à venir, lorsque de nombreux contrats à prix fixe arriveront à terme à la fin de cette année.
- Les carnets de commandes se vident. Les entreprises ont déjà moins de travail et voient le nombre de commandes futures diminuer. Selon l’enquête de l’ERMG, les entreprises prévoient aussi une diminution des investissements de 15%. Des projets d’investissement sont mis en attente pour améliorer la trésorerie et simplement déplacés vers d’autres établissements à l’étranger.
- Les chefs d’entreprise allemands ne sont pas optimistes non plus. Ils voient l’économie allemande ralentir et l’Allemagne se diriger vers la récession. Et quand il pleut à Berlin, il bruine à Bruxelles. Si notre principal partenaire commercial connaît des difficultés économiques, nous en ressentirons inévitablement les conséquences.
- La confiance des entrepreneurs fléchit fortement. Ce chiffre a chuté de 11% le mois dernier, ce qui constitue l’une des plus fortes baisses jamais vues.
- Les taux d’intérêt continuent d’augmenter et tous les indicateurs macroéconomiques laissent présager une nouvelle hausse de ceux-ci dans un avenir proche. En conséquence, de moins en moins d’entreprises seront enclines à emprunter pour un investissement et elles préféreront donc le reporter.
Si dans les prochains jours, à l’occasion de la préparation de la déclaration de politique générale, des mesures décisives ne sont pas prises en faveur d’un renforcement de notre compétitivité, l’impact sur notre tissu économique, et donc sur l’emploi et le revenu disponible, pourrait être important. Nous demandons donc instamment au gouvernement fédéral de ne pas laisser cela se produire.