Aucune amélioration du budget de la sécurité sociale
Vendredi dernier, les partenaires sociaux se sont réunis au sein du comité de gestion de la sécurité sociale autour des chiffres du budget actualisé pour 2023 et de la préfiguration pour 2024. C’est pour la FEB l’occasion, juste avant le conclave budgétaire, de rappeler la situation critique de notre sécurité sociale.
Sans surprise, le budget de la sécurité sociale continue de déraper. Le déficit devrait s’élever à 5,6 milliards EUR cette année et continuerait de s’aggraver pour atteindre plus de 7,5 milliards EUR l’année prochaine. Pour rappel, ce déficit est automatiquement couvert par l’octroi non conditionné de la dotation d’équilibre.
On continue d’observer un décrochage entre l’évolution des recettes de cotisations et des dépenses de prestations. Ces dernières ayant toujours tendance à augmenter plus rapidement sous l’impact des effets volumes, des indexations et des mesures décidées par le gouvernement. Sur la période 2022-2024, les recettes de cotisations auront une croissance moyenne annuelle de 7%, tandis que les dépenses de prestations (hors soins de santé) augmenteront de 8,6% en moyenne par an.
Par rapport aux estimations précédentes (datant de juillet), une hausse de plus de 840 millions EUR s’observe du côté des dépenses de prestations pour 2024. Une grande partie de cette augmentation (plus de 670 millions EUR) s’explique par les dépassements plus rapides de l’indice pivot prévus pour 2024.
Les mesures récentes annoncées dans le cadre de la « non réforme » des pensions n’ont pas encore été prises en compte dans les documents budgétaires. Elles ne devraient néanmoins avoir qu’un impact limité sur les années 2023 et 2024. Par contre, à long terme, elles contribueront à aggraver fortement les dépenses de pension.
FEB − La FEB déplore toujours qu’aucun mécanisme de responsabilisation allant dans le sens d’un contrôle des dépenses ne soit instauré et rappelle l’importance d’encourager l’emploi du plus grand nombre de personnes (chômeurs et inactifs). Elle plaide pour l’instauration de véritables réformes qui permettront de garantir la pérennité et la soutenabilité de notre sécurité sociale. Ces chiffres démontrent encore une fois l’importance de prendre des mesures bien pensées. L’heure n’est donc plus à la distribution de cadeaux, même si la période électorale approche.