Let’s Talk, le podcast de la FEB, avec Nadia Jansen (CEO Jansen Building Company)
Dans Let’s Talk, la FEB vous fixe rendez-vous avec une figure clé du monde entrepreneurial en Belgique. Qui se cache derrière la femme ou l’homme chef d’entreprise ? Quel est le moteur qui la ou le pousse à faire tourner son entreprise 24 h sur 24, 7 j sur 7 ? La passion des chiffres, les gènes, l’ambition... ? Let’s Talk raconte une histoire personnelle, un businesscase dynamique sur la scène et dans les coulisses. Écoutez aujourd’hui comment Nadia Jansen entend faire la différence avec son entreprise de construction en mettant de l’émotion dans tout ce qu’elle fait.
« Les seuls combats qu’on est sûr de perdre sont ceux qu’on n’engage pas »
Les seuls combats qu’on est sûr de perdre sont ceux qu’on n’engage pas. C’est dans cet état d’esprit que Nadia Jansen a racheté en 2008 les cinq entreprises du groupe qui s’appelait encore à l’époque Building Group Jansen, fondé par son père René et ses frères. La crise financière l’a contrainte à changer radicalement le cap du groupe de construction. Avec succès. En 2021, le volume des commandes du « nouveau » groupe Jansen Building Company continue de croître en dépit de la pandémie de coronavirus et de la concurrence féroce.
La réussite du groupe s’explique en grande partie, sinon entièrement, par sa vision et son ambition tournées vers l’avenir. Jansen entend ainsi faire office de référence et de pionnier au sein du secteur de la construction grâce à son approche innovante. Le groupe souhaite également se profiler comme l’employeur idéal et attirer les meilleurs talents. Enfin, il entend faire la différence en mettant de l’émotion dans tout ce qu’il fait. La CEO de Jansen Building Company explique ainsi : « Nous concevons un bâtiment de l’intérieur vers l’extérieur. Nous réfléchissons d’abord au confort intérieur, à l’environnement dans lequel les gens devront travailler, vivre, soigner, se divertir... pour ensuite envelopper ce concept d’une belle construction extérieure. Les pierres n’arrivent qu’en deuxième position. » Et cela se voit. Quel que soit le projet de construction dans lequel se lance le groupe, le résultat n’est jamais un simple mélange d’acier, de pierres et d’accessoires froid et sans âme, mais un bâtiment qui se distingue des autres. Jusqu’aux abris de chantier, qui seront bientôt équipés de tout le confort et toutes les fonctionnalités nécessaires au bien-être des collaborateurs sur le chantier.
Nouveau cap, nouvelle culture
Aujourd’hui, Jansen Building Company compte quelque 350 professionnels actifs dans le vaste monde de l’entreprise totale et de la rénovation, le groupe étant également spécialisé dans la protection contre l’incendie et la construction de salles blanches et de blocs opératoires. Ce mélange entre entreprise classique et niches de pointe constitue son principal atout. « Lorsque j’ai repris l’entreprise, un changement de cap radical s’est imposé pour éviter la faillite. Nous avons commencé à travailler de moins en moins en sous-traitance, donc directement pour les maîtres d’ouvrage. C’est loin d’être évident car cela nous met en quelque sorte en concurrence avec nos propres clients, les entrepreneurs principaux. Un choix délicat ! En outre, nous avons dû modifier notre propre ADN, introduire une nouvelle façon de penser et une nouvelle approche du marché... Bref, adopter une nouvelle culture et un nouvel état d’esprit. »
L’attention grandissante de la société pour le confort des bâtiments a donné un coup de fouet à la croissance du groupe. « Nous devons principalement notre succès au fait que nous avons continué à nous spécialiser dans tous les aspects importants à l’intérieur d’un bâtiment, tels que la climatisation, l’acoustique, le confort, l’esthétique... L’intégration verticale de nos connaissances et de notre savoir-faire en matière de produits et de techniques de finition dans différentes niches de construction – bureaux, soins de santé, loisirs, tunnels – constitue la colonne vertébrale de notre activité. »
Impact sur le monde
Le plan de croissance de Jansen s’articule autour de deux axes : miser sur le confort et les produits fabriqués en interne, tels que les plafonds climatisants intelligents, les joues et les cloisons amovibles que le groupe exporte dans le monde entier. « Ces exportations nous permettent non seulement d’élargir notre champ d’action, mais aussi de répartir les risques. De plus, développer et créer soi-même des produits est à la fois réjouissant et très excitant. Notre département R&D a encore de nombreux projets sur la table. »
Le secteur de la construction est particulièrement sensible à la conjoncture. Une bonne répartition des risques et une certaine diversification sont donc importantes, tout comme un regard critique sur le marché et les opportunités commerciales, mais aussi le fait d’oser regarder au-delà de l’horizon. Jansen construit ainsi à Maastricht la salle blanche qui abritera le modèle d’essai du télescope souterrain Einstein, un projet ambitieux qui permettra de détecter les ondes gravitationnelles. Un projet qui ne pourra voir le jour que grâce à une technologie devant encore être développée. De nombreuses autres entreprises abandonnent face à ce type de projets, n’ayant pas l’imagination nécessaire pour regarder aussi loin au-delà des frontières connues. Pourquoi pas Jansen ? « Les projets de ce type sont une bouffée d’oxygène pour nous. C’est incroyable tout ce que nous apprenons des entreprises avec lesquelles nous travaillons, et la satisfaction que nous éprouvons à pouvoir contribuer à des innovations qui auront un tel impact sur le monde. »
Durabilité, confort et circularité
« Le confort sera la prochaine priorité après la durabilité. » Nadia Jansen n’a pas peur des déclarations audacieuses, la différence étant qu’elle les étaye et les rend tangibles. « La durabilité est une évidence, désormais, mais le secteur de la construction doit encore passer à la vitesse supérieure. Les bâtiments du futur ne seront pas seulement durables, ils seront aussi des environnements de vie et de travail sains et confortables. Le « confort » est le superlatif de la « durabilité ». La qualité de l’air, le climat intérieur, la lumière et l’acoustique jouent un rôle déterminant, mais la flexibilité et la convivialité détermineront également la valeur des biens immobiliers à l’avenir. » Par ailleurs, qui dit durable dit également circulaire.
Travailler tout en s'amusant
Nadia Jansen estime qu’il est important que les travailleurs soient heureux dans leur travail. La passion et la motivation conduisent à l’excellence et au succès. L’environnement de travail est un facteur déterminant à cet égard. « Le facteur plaisir est crucial : travailler dur tout en s’amusant. C’est pourquoi l’art a toute sa place dans les bureaux : modeste, inspirant et avec une touche d’humour. Cela a un effet positif indéniable sur le lieu de travail. L’art stimule l’imagination et renforce la productivité et la créativité. »
« En tant que petite entreprise, vous ne devez pas toujours avoir peur de Goliath »
Bloquez dès à présent la date dans votre agenda pour le prochain podcast Let’s Talk de la Fédération des entreprises de Belgique. Notre prochain invité sera Arnaud Feist (CEO Brussels Airport Company), qui détaillera pour nous l’impact de la pandémie sur l’activité de l’aéroport mais aussi, et surtout, sa vision à l’horizon 2040 de cet important pôle économique pour notre pays. À écouter dès le jeudi 27 mai 2021.