Rien n’est d’ailleurs moins nécessaire. Au cours des trois dernières années, notre pays et le monde qui nous entoure ont fondamentalement changé. Les crises se sont succédé rapidement. En 2023, nous sommes plus que jamais à un tournant. Comment parvenir à une économie et une société durables dans un monde où les tensions et les inégalités ne cessent de croître, où le changement climatique affecte et déplace des millions de personnes, où les pays se replient de plus en plus sur eux-mêmes et où les réserves de matières premières s’épuisent lentement mais sûrement ou deviennent de moins en moins accessibles ?

La Belgique est une petite économie ouverte au sein d’un contexte étranger d’une taille mille fois supérieure. Il est dans l’intérêt du pays de suivre de près ce qui se passe dans le monde extérieur. Et de réaliser que l’époque où nous avions le contrôle sur ce qui se passait à l’intérieur de nos propres frontières est terminée. Notre pays doit prendre conscience que ses problèmes ne sont pas les problèmes du monde, mais que les problèmes du monde sont ceux de la Belgique. Nous ne pouvons pas gérer seuls – et certainement pas contrôler – des chocs de l’ampleur de la pandémie de coronavirus, de la crise énergétique, d’une guerre aux perturbations multiples, ou encore du changement climatique.

L’accord de gouvernement est prêt

Par contre, nous pouvons nous y préparer. Nous l’avons prouvé avec la lutte contre la pandémie de coronavirus. Aujourd’hui, la Belgique dispose d’une feuille de route pour le cas où nous serions à nouveau frappés par une crise sanitaire.

« La permacrise ne doit pas servir d’alibi pour n’intervenir que lorsqu’il est déjà presque trop tard »

René Branders se demande dès lors pourquoi nous ne disposons pas d’une telle feuille de route pour les autres défis sociétaux auxquels notre pays est confronté. La permacrise qui affecte la Belgique, conjuguée au contexte politique complexe du pays, ne facilite certainement pas la tâche des décideurs politiques qui doivent penser et agir sur le long terme. Mais cela ne doit pas servir d’alibi pour n’intervenir que lorsqu’il est déjà presque trop tard. Et c’est bien trop souvent le cas. Pensons aux dossiers des pensions, du marché du travail et de l’énergie. Au lieu de remettre constamment l’ouvrage sur le métier, il serait préférable de se doter d’un plan de la situation à laquelle nous voulons aboutir dans cinq ou dix ans. En intégrant un risque d’imprévisibilité, bien sûr.

La FEB a élaboré une telle feuille de route sous le titre ‘Horizon Belgique 2030’. Un travail auquel toutes les fédérations sectorielles membres ont prêté leur concours et qui bénéficie d’un large soutien. La feuille de route est avant tout un plan d’action, mais un plan d’action fondé sur une analyse approfondie. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Où voulons-nous être en 2030 ? Et quelles sont les actions à entreprendre pour y arriver ? En même temps, nous envoyons le message que toutes les parties prenantes, les employeurs, les consommateurs, les autorités, les responsables politiques ... devront faire un effort concerté pour atteindre ces objectifs. Bref, l’accord de gouvernement pour l’équipe qui sera mise en place après les élections de 2024 est déjà prêt.

Et notre nouveau président de conclure dans son discours inaugural : « Pour que notre pays redevienne l’un des champions européens, nous avons besoin de toutes les parties prenantes de la SA Belgique. C’est pourquoi j’aimerais aujourd’hui lancer un appel à l’union des forces. Ainsi seulement, nous pourrons tous faire le saut, du milieu du peloton vers le groupe de tête. »