La circularité éclairée - Christ'l Joris - Etap Lighting
Il a fallu faire preuve de persuasion pour que Christ'l Joris accepte de prendre le micro. Elle est plutôt discrète et pourtant, pendant des années, elle a cumulé les présidences de la fédération de l’industrie technologique Agoria, de Flanders Investment and Trade, de la Croix-Rouge flamande et de l’entreprise familiale ETAP Lighting International. La recherche du pouvoir lui est complètement étrangère. Son optimisme et sa foi en un avenir meilleur sont sa véritable motivation pour améliorer le monde et elle-même.
Son père, le regretté Norbert Joris, était en avance sur son temps lorsqu’il a lancé le bateau insubmersible ou les premières maisons passives modulaires à haut rendement énergétique. Il n’était pas seulement un entrepreneur visionnaire, mais il estimait également qu’en contrepartie de toutes les opportunités qui lui étaient offertes, il devait donner quelque chose en retour à la société. Par ailleurs, il était convaincu que les grandes différences de richesse sont toujours négatives à long terme. Pourtant, il semble de plus en plus que cet écart de richesse se creuse. Néanmoins, Christ'l Joris continue de croire avec optimisme en un avenir meilleur. Elle puise la force pour cela « auprès de personnes qui adoptent également une attitude positive dans le monde. Mais il y a aussi les faits. Une personne comme l’économiste de la santé Hans Rosling montre par des faits que le monde s’améliore globalement. Trop de gens sous-estiment ces faits positifs. Pensons par exemple à l’effet des vaccinations. »
« Ce que nous appelons prospérité aujourd’hui est une prospérité à court terme. »
Écoprospérité
Avec 32 autres femmes actives dans le domaine social, Christ'l Joris a lancé un appel aux gouvernements, aux entreprises et aux universités pour qu’ils s’assoient ensemble et saisissent l’élan pour combiner prospérité et durabilité dans l’écoprospérité. Elle affirme qu’il n’y a pas de compromis entre la réalisation d’une société plus durable et le produit national brut ‘personnel’. En d’autres termes, même sans sacrifier la prospérité, nous pouvons vivre de manière plus durable. « Ce que nous appelons prospérité aujourd’hui est une prospérité à court terme. Nous devons oser regarder plus loin et renoncer aujourd’hui à certaines choses moins essentielles pour un monde meilleur à plus long terme. Une pomme est une pomme, qu’elle vienne de très loin ou du producteur local. Personnellement, je ne viens plus à Bruxelles en voiture. Je sacrifie un certain luxe en échange d’autres choses, également agréables, propres aux transports publics. »
Dans le débat sur le climat, elle ne comprend pas pourquoi l’industrie est constamment présentée comme l’ennemi numéro un dans les milieux activistes. Bon nombre d’entreprises disposent de solutions et de connaissances en interne, mais « il n’appartient pas aux entreprises de prendre les décisions difficiles, c’est aux politiques de le faire ». Christ'l Joris est disposée à accepter des décisions difficiles, à condition que l’on sache clairement pourquoi et comment elles seront mises en œuvre. Aujourd’hui, elle reproche aux responsables politiques de ne pas oser s’attaquer aux problèmes sous-jacents. « Pensons à la sortie du nucléaire. Quelque part, il doit y avoir une place spéciale en enfer pour quelqu’un qui décide d’une sortie nucléaire, mais qui ensuite ne prend pas les mesures pour y parvenir. Ce qui, des décennies plus tard, signifie que nous ne sommes toujours nulle part. » Mais, par-dessus tout, elle est en colère contre la façon dont notre gouvernement mène sa politique d’asile. Pourquoi ? C’est trop long à expliquer ici. Écoutez le podcast.
Créer et redistribuer la prospérité
Adolescente, Christ'l Joris voulait devenir médecin dans un pays en développement. Aujourd’hui, elle partage son temps entre le monde des affaires et le secteur non marchand, sans s’enfermer dans l’un ou l’autre. « En fin de compte, cela revient au même », dit-elle, « Il s’agit de créer et de redistribuer la prospérité. Les deux vont de pair, sont aussi importants l’un que l’autre et j’ai le privilège de pouvoir faire les deux de manière explicite. »
Bloquez dès à présent la date dans votre agenda pour le prochain podcast Let’s Talk de la Fédération des entreprises de Belgique ! L’invité sera Thomas Leysen, industriel de premier plan, ‘jeune’ vert (sans être naïf) et inlassablement animé par une curiosité naturelle et une faim intellectuelle. Ce père de quatre enfants n’est pas très bavard, mais pour Let’s Talk, il fait avec plaisir une exception. Écoutez-le le jeudi 23 février 2023.