Captain of green industry - Thomas Leysen

Enfant, Thomas Leysen fouillait dans le cartable de son père, feu l’industriel André Leysen. Ensuite, il le bombardait de questions… et pendant leurs longues promenades, il obtenait des réponses. Ce fut sa première école de commerce. Depuis lors, Thomas Leysen est devenu l’un des plus importants industriels d’Europe.

La carrière de Leysen est une succession de postes clés dans la Belgique entrepreneuriale (et en dehors). Ainsi, il a présidé la fédération du secteur technologique Agoria et la FEB. Pendant dix ans, il a occupé la présidence de la grande banque KBC. Aujourd’hui, il dirige les conseils d’administration de trois sociétés qui pèsent des milliards : le groupe de technologie des matériaux Umicore, l’éditeur Mediahuis et le géant néerlandais de la chimie DSM. En bref, 50 ans après ses promenades, Thomas Leysen est un dirigeant international de haut niveau qui est toujours animé par une curiosité naturelle et une faim intellectuelle.

Pourtant, Thomas n’est pas un André en culotte courte. Au début du siècle, il a été l’un des premiers à parler de verdisation, de durabilité et d’éthique. Une conviction qu’il ne se contente pas de prêcher, mais qu’il met en œuvre. Pensez à sa transformation du groupe non ferreux polluant Union Minière en Umicore, un spécialiste des technologies des matériaux durable et rentable. Ou au travail qu’il a effectué pendant 10 ans en tant que président de la Commission Corporate Governance. Grâce à cette expérience au sein et en dehors de ses entreprises, M. Leysen a une vision très large de l’économie, qu’il partage avec les auditeurs dans le podcast.

« Le meilleur remède aux prix élevés, ce sont les prix élevés »

 

Laissez le marché faire son travail

Leysen reproche aux autorités de faire croire qu’elles peuvent compenser tous les effets négatifs de la crise, notamment la crise énergétique. Dans le même temps, il affirme que les entrepreneurs doivent eux aussi s’adapter et qu’ils ne doivent pas attendre tout le salut du gouvernement. En d’autres termes, il faut laisser l’économie, le mécanisme du marché, faire son travail et accepter une part de destruction créatrice ? « Je pense par exemple qu’il est irresponsable de produire de l’aluminium avec une électricité qui est jusqu’à cinq fois plus chère qu’ailleurs dans le monde. Cela semble sévère pour le producteur d’aluminium, mais il faut parfois faire des choix et laisser jouer les mécanismes du marché. D’où également mon rejet d’une intervention trop radicale dans les mécanismes de prix. Le meilleur remède aux prix élevés, ce sont les prix élevés. Grâce aux mécanismes existants, de nouvelles lignes d’approvisionnement en gaz vers l’Europe ont été créées et les entreprises et les consommateurs ont consommé moins d’énergie. Les pouvoirs publics peuvent évidemment jouer un rôle correcteur, mais intrinsèquement, le marché doit faire son travail. »

Préserver notre avance au maximum

L’environnement est sa passion depuis l’enfance. Leysen avait 14 ou 15 ans lorsqu’il a créé un club de jeunes dédié à la protection de l’environnement et organisé une exposition sur le recyclage au zoo d’Anvers, intitulée « In de kringloop leven » (Une vie circulaire). L’économie circulaire est-elle un moteur essentiel du développement à long terme de l’économie mondiale et de la prospérité ? « Pour parvenir à une économie décarbonée, nous devons nous orienter vers une économie plus circulaire. L’Europe doit jouer un rôle de premier plan dans ce domaine, car elle dispose de peu de matières premières en propre. Il lui appartient de préserver au maximum son avance, de la développer, de la valoriser et de la mettre à la disposition des autres régions du monde. »

En outre, Thomas Leysen voit dans l’économie circulaire la meilleure défense contre une Chine qui acquiert lentement mais sûrement des positions stratégiques dans certaines matières premières et industries propres. « Le monde occidental doit assurer son accès à certaines matières premières tout en maximisant son engagement dans l’économie circulaire. Mais celle-ci n’est pas la solution universelle. L’avantage des métaux, par exemple, est qu’ils sont réutilisables à l’infini. Ce qui signifie que l’on pourrait produire des batteries de manière complètement circulaire. Mais avant d’arriver à ce modèle, nous devrons d’abord continuer à extraire le cobalt, le nickel et le lithium. »

La confiance se perd-elle ?

Une déclaration frappante de Thomas Leysen, « Nous sommes plus souvent trompés par la méfiance que par la confiance », nous a amenés à nous demander si la confiance se perd dans la Belgique entrepreneuriale et politique. « Je préfère tabler sur la confiance plutôt que sur la méfiance systématique. Il faut évidemment être digne de cette confiance. Et beaucoup de politiciens le sont. La grande majorité d’entre eux sont attachés au bien commun, mais cela devient de plus en plus difficile en raison de la fragmentation. Cependant, les citoyens, par leur comportement électoral, sont en partie responsables de cette fragmentation et donc d’une prise de décision plus complexe. Prétendre que plus rien ne fonctionne est une absurdité. Notre prospérité n’a cessé de croître au cours des dernières décennies, notamment grâce aux efforts des entreprises. Je pourrais énumérer une centaine de choses qui ne vont pas, mais ces critiques seraient-ils capables de faire beaucoup mieux eux-mêmes dans le contexte complexe créé par l’électorat ? »

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À l’approche des élections, notre formule habituelle de podcast ‘Let's Talk’ ne sera plus diffusée pendant quelques mois. En effet, nous lançons la série ‘Let's Talk Elections’ dans le cadre de ces élections fédérales et européennes. Nous vous communiquerons prochainement plus d’informations sur les dates et la formule. Stay tuned!

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