Vous saviez déjà, grâce à notre FEB Direct du 19 avril 2022, que la Belgique devient peu à peu un leader mondial en matière de recherche et de développement (R&D). En dix ans, les dépenses de R&D en Belgique sont passées de 2% en 2009 à plus de 3% du PIB en 2019. Une belle performance qui nous place parmi les cinq premiers au monde et à la troisième place en Europe en termes de dépenses de R&D. Si l’on s’en tient aux dépenses de R&D de nos entreprises, nous nous classons même au quatrième rang mondial et au deuxième rang européen, au détriment de l’Allemagne.

Une explication importante est que les entreprises allemandes ont une part plus faible (69%) des dépenses totales de R&D (voir graphique ci-dessous). C’est également le cas des entreprises en Suisse (68%), en France (66%) et au Danemark (63%). Le constat du fait que les entreprises en Belgique représentent une part importante des activités de R&D est intéressant. Cela explique en grande partie pourquoi notre pays dispose d’un avantage concurrentiel important en termes d’activités de R&D et d’innovation (lire : retombées sur d’autres acteurs économiques) par rapport à nos voisins, l’Allemagne et la France, et par rapport à d’autres pays où la R&D est forte. Les entreprises belges font simplement plus de R&D. 

Part des dépenses des entreprises dans les dépenses totales de R&D en Belgique et dans une sélection de pays, en % des dépenses totales de R&D (2019) 

Source : Eurostat (2021). Research and development expenditure, by sectors of performance. 

Mais cela va plus loin : non seulement les entreprises représentent une part importante de l’activité de R&D en Belgique, mais elles représentent également les secteurs où la plus forte croissance des dépenses de R&D a été enregistrée au cours de la période 2009-2019 (voir les deux graphiques ci-dessous). Invariablement, la croissance des dépenses de R&D dans le secteur des entreprises (graphique de droite) a dépassé la croissance des dépenses totales de R&D d’au moins 2 points de pourcentage en dehors de la crise. En outre, pendant la crise de la dette, il n’y avait pratiquement aucune différence entre la croissance globale et la croissance des dépenses de R&D des entreprises, signe de leur résilience. En termes de taille et de croissance des dépenses de R&D, les entreprises sont donc réellement le principal moteur de l’activité de R&D en Belgique. En d’autres termes, la réduction de l’écart entre 2 % et 3 % des dépenses totales de R&D en Belgique n’aurait pas eu lieu aussi rapidement sans les efforts des entreprises. 

Croissance annuelle des dépenses totales de R&D en Belgique (à gauche) et des dépenses de R&D des entreprises (2009-2019) 

Source : Eurostat (2021). Research and development expenditure, by sectors of performance. 

FEB ­– En ces temps de crise, il y a des raisons d’être optimiste. Bien que la situation reste incertaine, nous pouvons affirmer avec prudence que, contrairement à la situation dans d’autres pays à forte R&D (voir le graphique ci-dessous), nos entreprises n’ont pas connu une forte diminution des investissements en R&D. Les dépenses de R&D des entreprises en Belgique n’ont cessé d’augmenter (fortement) ces dernières années. C’est plus que positif, car à long terme, la connaissance et l’innovation resteront indispensables pour relever les défis d’aujourd’hui et de demain. 

Croissance annuelle des dépenses de R&D des entreprises en Belgique et dans une sélection de pays (2009-2019)* 

* Données insuffisantes pour la Suisse (2009-2019)

Source : Eurostat (2021). Research and development expenditure, by sectors of performance.

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