Les experts en innovation Koenraad Debackere (KU Leuven) et Benoît Gailly (UCLouvain) soulignent l’importance de l’innovation pour une transition durable dans notre pays
Dans la dernière édition du magazine REFLECT de la FEB, Koenraad Debackere (administrateur délégué de KU Leuven Research & Development) et Benoît Gailly (professeur et conseiller en gestion et stratégie de l’innovation à l’UCLouvain) considèrent la Belgique comme un écosystème d’innovation unique. Ils préconisent de saisir toutes les opportunités d’innovation durable en vue d’une transition énergétique qui doit en même temps être réaliste pour réussir.
En matière d’investissements dans la recherche et le développement (R&D), nos entreprises sont parmi les meilleures d’Europe et du monde. Notre pays a acquis une position particulière sur la scène mondiale de l’innovation au cours des dix dernières années. Et ce grâce à un paysage de R&D unique avec une collaboration symbiotique entre les pouvoirs publics, les établissements d’enseignement, les instituts de la connaissance et les entreprises. En 2019, nos entreprises ont investi à elles seules plus de 11 milliards EUR dans la R&D. Elles employaient plus de 90 000 chercheurs et 56 000 collaborateurs d’appui dans ce domaine. Il serait donc absurde de saper les incitations fiscales qui sous-tendent ces excellentes performances, ce qui risque de se produire aujourd’hui.
« Notre pays utilise des mesures fiscales particulièrement intéressantes pour encourager l’innovation. Il est impératif de maintenir ces stimuli. Sachez d’ailleurs que la majeure partie de cet argent bénéficie directement à la recherche. Dans le contexte de l’OCDE, la Belgique est considérée comme un pionnier qui atteint un équilibre viable entre les subventions et la fiscalité », explique Koenraad Debackere, administrateur délégué de KU Leuven Research & Development.
Il ne fait aucun doute que l’innovation jouera un rôle important dans un monde en transition. Cependant, les deux experts préconisent une approche réfléchie et réaliste, systémique et solidement étayée.
« Réaliste signifie également tenir compte d’un tissu de PME qui devra mettre en œuvre la transition à un rythme différent de celui des multinationales, par exemple. En effet, les PME subissent la même énorme pression, mais ne disposent pas des mêmes ressources. Ignorer leur situation spécifique serait injuste », note Benoît Gailly, professeur et conseiller en gestion et stratégie de l’innovation à l’UCLouvain.
La principale source du leadership de la Belgique en matière d’innovation réside dans son écosystème d’innovation aux multiples facettes. Il est constitué de pôles de collaboration entre petites et grandes entreprises, institutions de la connaissance, établissements d’enseignement supérieur et pouvoirs publics. Ces collaborations sont essentielles à notre capacité d’innovation, car elles facilitent et accélèrent le partage et la diffusion des connaissances.
Nous ne pouvons certainement pas nous permettre de rester immobiles aujourd’hui. Par rapport au début des années 2000, la situation a fondamentalement changé. Si la nécessité d’une économie solide n’a pas changé, la tâche à accomplir bien. Aujourd’hui, cette économie doit en plus être socialement et écologiquement responsable, donc durable.
Pour Pieter Timmermans, CEO de la FEB, l’innovation joue un rôle clé dans cette transition. « L’innovation est fondamentale pour faire de notre économie un levier compétitif, social et durable pour notre prospérité. La politique menée au cours de la dernière décennie, avec un accent très ambitieux sur la R&D, l’a amplement prouvé. Il serait dommage que les projets de certains décideurs politiques visant à réduire le soutien à la R&D soient mis en œuvre ».
Lisez l’article en question ici. Vous trouverez l’intégralité du magazine REFLECT ici.